dimanche 19 octobre 2008


L'ETE INDIEN

24h à Gatineau - Outaouais



Je n'aime pas trop l'automne. C'est pour moi une saison mélancolique propice à un spleen déprimant. C'est tout particulièrement le racornissement et la chute des feuilles, ces feuilles tristement mortes qui se ramassent à la pelle, qui réveillent des souvenirs et des regrets aussi...

Toutefois, je m'émerveille lors de la brève période où la forêt, dans un suprême baroud, déploie en un ultime défi son rougeoiement féérique. Je me promène alors en laissant trainer mes pieds dans d'épais tapis dorés et chatoyants et mon appareil photo ramasse les couleurs. Mais c’est incontestablement au Canada où je viens de passer quelques jours, que l'automne offre au regard le spectacle le plus somptueux.

C’est à partir de la mi-septembre que les feuilles commencent à changer de couleur et que les forêts québécoises et outaouaises se parent de leurs plus beaux atours. La palette des tons est incroyablement riche offrant toute la gamme des jaunes, des ocres, et des oranges, jusqu’au somptueux rouge de l’emblématique érable, qui s'est imposé comme symbole du Canada. Pendant quelques semaines, ce flamboiement qui embrase les frondaisons et qui consume la végétation d'un pourproiement apothéotique, s'accompagne d'une douceur climatique exceptionnelle. L'été indien...










Selon la tradition orale, les Amérindiens, les "indiens", profitaient de ces derniers beaux jours et de ce temps doux et sans précipitations pour préparer leurs habitations en vue de la saison froide. Avant de réintégrer leurs quartiers d'hiver, ils terminaient leurs récoltes et garnissaient leur wigwam de provisions. La température étant clémente, les journées étaient propices à la conservation du gibier accumulé. Comme ils vivaient au jour le jour, ils attendaient à la dernière minute pour aller à la chasse.

C'est à cette période de l'année que les Indiens nomades (Montagnais, Abénakis, Malécites, Algonquins et autres) changeaient de camp. Ils levaient les camps d'été à l'embouchure des rivières, le long du fleuve, ou sur le bord des lacs, remplissaient les canots et remontaient vers les territoires de chasse dans la profondeur des forêts, que ce soit en Abitibi, en Haute-Mauricie ou sur la Côte-Nord.
Ils y passaient l'hiver, en petit groupe, dans des tipis isolés avec de la fourrure si le piégeage était bon, en faisant la chasse au grand gibier, rendue plus facile à cause de la neige.











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